Reproduction d'art Château et soleil (n°201) de Paul Klee

Paul Klee naît en en Suisse germanophone, en pleine mouvance impressionniste. Il est issu d’une famille mélomane (son père est musicien et sa mère cantatrice). Il découvre pendant l’hiver 1901-1902 l’Italie florentine et romane. Il est frappé par un mal-être face à la virtuosité des œuvres de la Renaissance. Comment rivaliser devant autant de beauté ? Il voyage à Paris en 1911-1912 où il découvre le cubisme, qu’il accuse d’être trop dénoué de vitalité.

Klee fait alors une dépression puis se ressaisi : « Je [servirais] la beauté en dessinant ses ennemis ».

En effet, ses voyages le stimulent et façonnent son œil : il comprend que la lumière à un rôle à jouer dans notre perception du monde et de ses couleurs. Lors de son voyage en Tunisie, il dessine ; laisse des espaces ; découpe ses formes et les assemble entre-elles, c’est le début de sa carrière où il façonne son style si personnel.

 La volonté créatrice de Paul Klee est, comme chez Robert Delaunay, d’expérimenter la lumière du soleil dispersée à travers des prismes, libérant la couleur de son rôle descriptif pour parvenir à une certaine forme d’abstraction.

Dans Château et soleil (peint en 1928) Klee adopte une approche d’équilibriste entre deux mondes : le figuré et l’abstrait. Ses petits carreaux colorés se dynamisent en rythmes musicaux, s’apparentant à des vitraux ou bien à des champs vus d’en haut. La fusion des formes géométriques donnent vie à un château au-dessus duquel s’élève un soleil dardant ses rayons. A la manière de la Tour de Babel, les carrés, les rectangles et autres triangles s’élèvent avec la prétention de toucher le ciel. Le travail de la couleur est fait en aplat et quasi-systématiquement pures. Il s’intéresse comme Delacroix et Goethe aux paysages orientaux, au soleil du Midi et à l’effet de la lumière sur nos perceptions.

Dans une dominance de tons chauds, le tableau se décompose en formes rectangulaires de couleurs et de tailles différentes. Il s’inspire des évolutions scientifiques de son temps quant à la perception des couleurs (notamment chez les Impressionnistes ; Pointillistes ; Voir Traité des Couleurs de Goethe ; Application du « Cercle Chromatique » de Charles Henry de Paul Signac, 1889).

Son rapport avec la poésie, la musique et le cirque lui permettent de créer un style empreint d’une certaine harmonie graphique, dont les couleurs pures servent à alimenter une imagination féconde, à la manière d'un autre de ses tableaux: Harmonie ancienne. 

L’art reste pour Paul Klee un langage de signes créant un mouvement, une dynamique, permettant non pas de reproduire le visible mais de bel et bien le rendre visible.  « Ce que nous voyons est une proposition, une possibilité, un expédient. La vérité réelle est tout d’abord. L’art ne reproduit pas le visible, il rend visible.» 

« La forme est fin, mort. La formation est vie »

Paul Klee s’éteint en 1940, et restera un artiste-peintre dont « la couleur [aura pris] possession de [lui] ».

Cette oeuvre est une peinture de la période moderne appartenant au style art abstrait.